Les caméléons ou "endormis" de La Réunion sont des reptiles fascinants qui constituent une partie unique de la faune de l'île. Originaires de Madagascar, ils sont été introduits à la Réunion vers 1750. Aujourd'hui l'unique caméléon de l'île est devenu une espèce emblématique. Le nom créole d'endormis leur vient de la lenteur de leurs mouvements et de leur aptitude à rester immobile de longs moments, donnant l'impression d'être endormis. Ils sont aussi appelés "caméléon panthère" ou scientifiquement Furcifer pardalis.
Caractéristiques physiques
Les endormis peuvent atteindre une longueur variant entre 30 à 55 cm. Les mâles sont plus grands que les femelles. Ils sont fascinants pour leurs couleurs vibrantes et changeantes qui varient en fonction de plusieurs facteurs, comme l'humeur, la température, ou l'environnement. Ils peuvent par exemple adapter leur apparence pour se préserver d'un prédateur ou s'ils sont stressés.
Les mâles arborent des teintes vives de vert, rouge, bleu, et orange, tandis que les femelles ont des teintes brunes plus discrètes.
Environnement et régime alimentaire
Les endormis sont des reptiles arboricoles. Ils sont généralement aperçus sur l'ensemble de l'île dans les zones où la végétation est dense et humide et où ils peuvent trouver des branches pour grimper. Les forêts, les buissons fleuris et les jardins fruitiers sont donc leur terrain de prédilection.
Il n'est donc pas étonnant que les marcheurs croisent leur chemin dans la végétation qui mène au bassin de la Paix, sur le sentier de l'Eden à Bras Panon, dans la verdure de Takamaka, à Salazie, ou à St Joseph dans la végétation tout au long de la rivière Langevin jusqu'à la cascade de Grand Galet. Animaux diurnes, ils se déplacent lentement à travers la végétation et restent assez discrets.
Leur régime alimentaire est principalement insectivore. Les criquets, les mouches, ou les papillons sont donc inscrits au tableau de chasse. Ils utilisent leur langue rapide et leurs yeux omnidirectionnels pour suivre et attraper leurs proies.
Préservation de leur habitat
Comme beaucoup d'animaux dépendants de la végétation et de la forêt, la destruction de leur habitat a un gros impact sur la préservation de l'espèce. L'urbanisation, la multiplications des zones de travaux et la présence croissante du béton, équivaut en contre partie à la réduction des espaces boisés. Ces zones sont à la fois leur périmètre de chasse et de reproduction. Le constat est donc sans appel si rien est fait dans le bon sens.
Espèce protégée
Les caméléons de La Réunion sont des reptiles intrigants, à la fois par leur beauté et leur comportement. Bien qu'ils fassent partie des espèces introduites, ils ont su s'adapter et capturer l'imagination des habitants et des visiteurs, devenant un élément notable de la faune de l'île. L'espèce est protégée depuis un arrêté en date du 17 février 1989.
N'hésitez donc pas à les aider à traverser la route afin de les préserver d'une fin quasi certaine.
